Un nouveau mystère! D'où sortait l'exemplaire de l'originale de Maldoror offert dans cette vente? Originale, probablement, selon Bertrand Combaldieu, car le lieu d'édition mentionné est «Paris et Bruxelles», là où la reprise de 1874 ajoute :«chez tous les libraires».
Le bibliophile anonyme détenteur de cette édition est en fait bien identifié, comme nous le confirme Jean-Paul Goujon: «Il s'agit de Philippe Olombel fils, fils de Philippe Olombel (1819-1874), lequel était manufacturier lainier à Mazamet, et fut maire de Mazamet de 1860 à 1870. Ce Philippe Olombel fils demeurait en 1889 24 rue Godot-de-Mauroy, à Paris, et, en 1884, était devenu co-directeur de la manufacture textile de Mazamet. La famille était originaire de Mazamet (où il y a une place au nom de Philippe Olombel père). Petit détail : cette entreprise textile s'approvisionnait en laine en Amérique du Sud, avait ouvert 9 succursales à Buenos-Aires (1856-1877) et... quatre à Montevideo !Dans le Journal d'une certaine Mlle Jouve, elle écrit que son père, Émile Jouve, né en 1863, entra en 1879 au service de Philippe Olombel fils, "un riche industriel qui possédait, je crois, la moitié de Mazamet". Elle poursuit : "A 19 ans [soit 1882], on l'expédiait [son père] en Amérique du Sud, à Montevideo, à Buenos-Aires, comme acheteur de laine, ou plutôt de peaux de moutons. Là, il allait à la recherche dans la pampa.'»
Peut-on imaginer une rencontre à Montevideo avec François Ducasse et, pourquoi pas? la remise par ce dernier d'un exemplaire de l'oeuvre de son fils, peut-être dans l'espoir qu'il abandonne la littérature pour se mettre à des choses sérieuses comme l'importation de laine? Avis aux chercheurs...