10/20/2021

Lautréamont Noir sur Blanc





Frédéric Pajak, J'irai dans les sentiers, Éditions NOIR sur BLANC, 2021, ISBN: 978-2-88250-709-9

«Isidore Ducasse (comte de Lautréamont), Arthur Rimbaud et Germain Nouveau ont en commun d’avoir été des poètes jeunes et d’avoir écrit leur œuvre dans les années 1870. Jeunes, ils le furent, et jeunes sont souvent leurs lecteurs d’aujourd’hui qui découvrent la grande poésie au sortir de l’adolescence, au travers de l’école, de rencontres, ou par ouï-dire. Ces lectures vont bouleverser leur vie, au moins momentanément. L’auteur, qui connut le choc de cette poésie, redécouvre de façon détaillée le destin de ces trois figures. Il revient sur les sentiments qui furent les siens à leur lecture, se souvient de sa propre jeunesse et des événements d’une époque de certitudes idéologiques et d’insouciance. La figure de Paul Verlaine et celle de Friedrich Nietzsche, alors jeune poète engagé sur le front en septembre 1870, à quelques kilomètres de Charleville-Mezières, traversent ce récit kaléidoscopique où la folie de vivre le dispute à une nostalgie parfois déroutante.»

10/18/2021

Tarbes: Distribution des Prix 1861

Géard Touzeau a déniché un discours de distribution des prix qu'a entendu (sinon écouté) Ducasse:


«Je me suis procuré un tirage, dédicacé par l’auteur, du discours de distribution des prix prononcé au lycée impérial de Tarbes le 12 août 1861 par Ernest Morgand, jeune professeur agrégé de rhétorique, qui avait débuté sa carrière au lycée d’Agen et qui fut transféré à Tarbes le 10 mai 1860 en remplacement d’un professeur malade. Ce texte de 12 pages, d’une haute tenue littéraire, prône l’enseignement du grec et du latin, dont notre langue est « l’héritière directe et la fille légitime ».
Isidore Ducasse (futur comte de Lautréamont), qui venait d’achever sa classe de cinquième, était présent ce jour-là et reçut le 2ème accessit d’excellence, les 1ers prix de version latine, de grammaire française et de dessin, ainsi que les 1ers accessits de version grecque et de calcul. Belle moisson, à laquelle il manquait toutefois des récompenses en thème latin (dont il avait horreur) ou… en instruction religieuse ! Il fallait s’accrocher quand on était un jeune élève à cette époque…
Le discours d’Ernest Morgand fait mention de Sophocle et d’Euripide (mais pas d’Eschyle ; les initiés comprendront !), de Platon, Virgile, Homère, Corneille, etc. Isidore Ducasse s’en souvint lorsqu’en 1870 il écrivit ironiquement, en réaction au romantisme : « Les chefs-d’œuvre de la langue française sont les discours de distribution pour les lycées » (Poésies I).»