Tout sur Isidore Ducasse et Lautréamont.
Textes, Documents, Actualités, Bibliographie
12/20/2024
« First papers of Surrealism»
Sous ce titre un peu étrange, les librairies Benjamin Pitchal et Jean-Yves Lacroix se sont associées pour présenter un superbe catalogue de publications très diverses liées de près ou d'un peu plus loin au surréalisme historique sur deux décennies. Organisée chronologiquement de 1918 à 1940, la présentation de chacun des 691 articles donne lieu à une photographie et à une notice précise et complète. Le tout forme un volume de qualité exceptionnelle et un apport majeur à l'historiographie du mouvement. Son épicentre français est bien sûr dominant mais les réverbérations hors de Paris, de la province au Japon en passant par les Amériques, sont également documentées. L'attention récente apportée à la place des femmes dans le mouvement fait cependant remarquer leur absence à peu près totale dans ce catalogue. Lautréamont en revanche y est omniprésent, plus que tout autre précurseur revendiqué, depuis l'avis de publication des Chants à La Sirène en 1920 (80€) jusqu'à la première édition illustrée publiée en traduction tchèque à Prague en 1929 (notre illustration, 4000€). Les prix, sans être à la portée de toutes les bourses (et d'abord de la nôtre), ne nous ont pas paru déraisonnables malgré les effets d'opportunité à redouter en cette année du centenaire du Manifeste.
12/16/2024
Cahiers Lautréamont n° 7, 2025. Date de tombée : 01 Avril 2025
L'Association des Amis Passés, Présents et Futurs d’Isidore Ducasse, recréée en 2018, prépare pour 2025 le prochain Cahier Lautréamont. Elle lance un appel à contribution à tous les passionnés des Chants de Maldoror et des Poésies. Comme les précédents, sans thématique particulière, ce nouveau numéro prolongera les études ducassiennes dans leur globalité, sans privilégier l'une ou l'autre des oeuvres et en restant ouvert à toutes les approches. Toute proposition est donc la bienvenue. Plusieurs chantiers sont ouverts : poursuite des recherches biographiques, retour au texte et à son interprétation, étude des exemplaires et de leur histoire, réception de l’œuvre et répercussions sur les lecteurs ultérieurs, recherche des sources... En parallèle, les Cahiers Lautréamont continuent à publier tout document rare en lien avec la vie ou l’œuvre d’Isidore Ducasse.
Vous pouvez nous faire parvenir vos propositions de contributions avant le 1er avril 2025, ou nous contacter pour toute demande de renseignements, à l’adresse suivante : aappfid@isidorelautreamont.fr
Nous remercions les futurs contributeurs de nous faire parvenir, par mail, un texte entièrement rédigé, et non pas une proposition: ce n'est qu'à partir du texte complet que le comité pourra juger de son intérêt.
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Les Cahiers Lautréamont sont publiés chez Classiques Garnier.
Le dernier numéro est paru le 11 décembre 2024.
12/10/2024
Lautréamont et Leonora Carrington par Chloe Aridjis
« Surrealists Move to Mexico City.
What Leonora Carrington and her peers found in their new home »
As an adolescent who spent most school lunch breaks on my own, counting the hours until I returned home, I always felt emboldened with my copy of Comte de Lautréamont’s Les chants de Maldoror under my arm. At my high school in Mexico City in the late eighties, few recognized the name or the title, which made it even more of a shield between me and the outside world. I also kept a little blue notebook, in my old bedroom drawer to this day, with “Notes on Lautréamont” inked on the cover. In it, I’d jot down every interesting detail I came across. On the first page, I open with “Words recurring in Maldoror.” Foul, ignominious, strophe, sinews, phenomenon. The force of these words, and their savagery, meant my shield was also my sword.
As for the man himself, whose real name was Isidore Lucien Ducasse, among the few facts I knew were that he suffered from migraines, hated Latin verse, and was pale, silent, and withdrawn. Very few photographs remain. “Je ne laisserai pas de Mémoires” (I shall leave no memoirs), he wrote in Poésies, leaving it to the rest of us to create our own, however fantastical, under the muffled contours of a sewing machine roped shut. Man Ray’s sculpture L’enigme d’Isidore Ducasse (1920) embodies the fierce mystery of its author, a thing we can only divine, inciting us to imagine what we would find were we to dare untie the twine and unwrap the thick fabric that shrouds the mysterious form underneath. The artwork alludes to Lautréamont’s line about the beauty of a chance encounter between an umbrella and a sewing machine on a dissecting table, but it is also a celebration of enigma itself.
I was drawn to the puzzle of the author and to his violent poetry, which seemed to carve open the unconscious, and to the moments of tenderness that undercut the violence and audacity, one of my favorite cantos that of the solitary hermaphrodite napping in their grove. But my attraction went further. I was drawn to the hybridity of the author. My own childhood had straddled different cultures and languages. I was the daughter of a Mexican poet and diplomat and an American mother, and had spent my childhood in Holland before moving to Mexico City at age eight. I suppose I identified with Ducasse in a distant spiritual way. As the son of a French consular officer in Uruguay, he had spent his early years in Montevideo before his father sent him to school in France. He must have maintained this aura from elsewhere, since his schoolmates at the lycée called him “le Montevidéen” and “le vampire.”
Never entirely one thing or another—isn’t that something the surrealist project embraced? Lautréamont was considered a godfather to the surrealists, many of whom emigrated from Europe to foreign lands with the outbreak of World War II, harboring the language and customs of their native countries while melding or shaping to those of the new. They became composite beings, like so many of the creatures they painted and drew.
11/25/2024
No dejaré memorias. El enigma del Conde de Lautréamont
La revue argentine Pagina 12 a eu la bonne idée de rappeler, dans l'éphéméride des événements survenus un 24 novembre, que cette date fut celle de la publication de L'Origine des espèces de Darwin ou de la naissance de Ricardo Piglia, mais avant tout, pour les passionnés de Lautréamont, celle de la mort d'Isidore Ducasse.
11/21/2024
La sixième livraison des Cahiers Lautréamont va paraître
La table des matières est consultable dès maintenant sur le site des Cahiers Lautréamont en ligne.
11/09/2024
Le son des Chants
Un son si étrange”: Writing Dissonance in Les Chants de Maldoror- Madeleine Wolf
- Nineteenth-Century French Studies
- University of Nebraska Press
- Volume 53, Numbers 1-2, Fall-Winter 2024-2025
- pp. 54-69
- This article considers the role of unpleasant sound, dissonance, and noise in Lautréamont’s Les Chants de Maldoror. The author presents his writing as dissonance, allegorizing his text as a strange-sounding lyre as he recounts the nefarious adventures of the misanthropic Maldoror. Despite the sonic nature of this text, evident even in its title, few have engaged with the sounds of Lautréamont’s work. I argue that Lautréamont uses dissonance as a metaphor for writing and that unpleasant sound in the form of frightening moans and a primal scream catalyzes the protagonist’s exploration of his fraught identity and facilitates his coming to writing within the narrative. Considered alongside emerging sound technologies from the time, Les Chants de Maldoror compels us to rethink modernist aurality in nineteenth-century France.
11/07/2024
Surréalisme à la Librairie Le Pas Sage
80 rue Joseph de Maistre
75018 Paris
+33 (0)9 88 40 55 75
contact@librairie-le-pas-sage.com
10/25/2024
Malle-cabine vintage authentique ou mise en boîte?
Réapparu aux Puces, cet objet a-t-il vraiment contenu le manuscrit des Chants de Maldoror, la correspondance et la bibliothèque d'Isidore Ducasse partant ou revenant d'Amérique méridionale et victime de quelque naufrage obscur?
10/21/2024
Vieil Océan! - après Sempé. du Hard Rock
Après le clip de « They Have Found Their Master » – avec la chanteuse invitée Kathrine Shepard (SYLVAINE) – le groupe de post-black metal avant-gardiste SCHAMMASCH sort un deuxième titre de son prochain album « The Maldoror » avec « Image of the Infinite "Chants: Old Ocean" est sorti. Le cinquième album des Suisses de Bâle reprend le bal thématique de leur EP 2017 « The Maldoror Chants : Hermaphrodite ». Les deux œuvres sont basées sur l'œuvre « Les Chants de Maldoror » du comte de Lautréamont.
Pour « The Maldoror Chants: Old Ocean », SCHAMMASCH s’est spécifiquement inspiré de passages de texte qui servent à la fois d’hymne à la splendeur de l’océan et de comparaison provocante entre l’océan et les humains, soulignant sardoniquement l’infériorité de ces derniers.
L'album a été mixé et masterisé par Markus Stock (EMPYRIUM, THE VISION BLEAK), tandis que la pochette a été réalisée par Héctor Pineda. La date de sortie est le 25 octobre 2024 via Prosthetic Records.
10/17/2024
10/15/2024
10/03/2024
LAUTRÉAMONT: UMA BIOGRAFIA CULTURAL
LAUTRÉAMONT: UMA BIOGRAFIA CULTURAL
Eduavison Pacheco Cardoso
9/26/2024
Le «Plan Isidore» dans le dixième «Mundial Poetico» de Montevideo
Surréaliste! Isidore meurt de plus en plus jeune
La vie d'Isidore Ducasse est le terreau de choix des biografictions les plus fantaisistes, c'est connu. Le chapitre «Parapluies et machine à coudre» de l'actuelle «exposition du centenaire» (rien que ça), vise un record olympique. Le podcast (citation ci-dessous) illustrant ce chapitre laisse généreusement à Isidore jusqu'à 23 ans pour disparaître. Mais le document projeté sur les cimaises ne va, lui, chichement, que jusqu'à 21 ans! Qu'est-ce que Maldoror peut bien avoir fait aux commissaires (c'est bien de lui, notons-le) pour les troubler à ce point? On ne l'a pas vérifié mais on peut s'interroger sur le reste des textes offerts aux badauds qui défilent devant quelques chefs-d'oeuvre perdus dans une nuée de productions maniéristes répétant ad nauseam pendant plusieurs décennies la rhétorique visuelle inventée dans les années 20.
9/17/2024
Maldoror phraseur. Hommage à Steve Murphy
Arnaud Bernadet, « Maldoror phraseur »
Des Chants de Maldoror aux Poésies, Lautréamont se revendique certes parodiste ou même « autoparodiste ». Mais à côté du paraphraseur qui fait de la copie l’originalité même, il faut compter encore le phraseur, celui qui exagère délibérément le ton et affiche sa manière en toute immodestie. Ce sujet enfle à dessein la phrase et devient finalement hâbleur. Il soumet de la sorte la communication avec le lecteur à un régime d’incertitude et d’irréalité.
9/06/2024
Les Chants de Maldoror théâtralisés
Philippe Martin vous invite à découvrir Les Chants de Maldoror
lors de lectures théâtralisées organisées dans l'intimité du petit Auditorium (27 places).
Maldoror, être surhumain, archange du Mal, lutte sous différentes formes contre le Créateur. Et commet des actes …. qui provoquent l’effroi… ou le rire. Dans cette épopée moderne les objets et les animaux parlent, les métamorphoses se multiplient. L’hallucination cède la place à l’invisible et l’amour infini saigne, baillonné par les mots. Cette prose est du cristal noir.
Les Chants de Maldoror, œuvre parmi les plus atypiques et les plus surprenantes de la littérature, sont composés entre 1868 et 1869 et publiés cette même année. Les six chants qui forment cet ouvrage sont l'œuvre d'un homme de vingt-deux ans que la mort emportera à peine un an plus tard. L'influence de ces pages ira grandissante tout au long du XXè siècle.
Samedi 23 novembre 2024 à 18h.
Samedi 14 décembre 2024 à 18h.
Samedi 25 janvier 2025 à 18h.
Tout public. Durée : 1h
Théâtre Francis-Gag
4 rue de la Croix
06300 Nice
FRANCE
Plein tarif : 15 €.
04 92 00 78 50
6/06/2024
Lautréamont lecteur de Baudelaire, par Claudio Willer
«Cet essai reproduit, avec quelques modifications, ce qui est publié dans Tempo de Lautréamont, Fábio Ferreira de Almeida, éditeur, Goiânia, Edições Ricochete, 2014 – un recueil que je recommande pour une lecture complète, en raison de la qualité des textes d'autres spécialistes qui le composent. Il s'agit du « document » de la conférence du même titre au VIIIe Colloque de Philosophie et Littérature, organisé par la Faculté de Philosophie, Université Fédérale de Goiás, auditorium PUC-GO, Goiânia, GO, le 17 mai 2013. Il reprend ce qui y a été publié dans mes éditions de l'œuvre complète de Lautréamont (Iluminuras, 1997 et rééditions successives) et dans le chapitre sur Lautréamont dans Un enchantement obscur : gnose, gnosticisme et poésie moderne (Civilização Brasileira, 2010). Je le reproduis ici pour des raisons pédagogiques, afin de faciliter l'accès des participants à mes cours et conférences.»
(Traduction de la présentation de l'article republié sur le site de Academia.edu).
Claudio Willer est également l'auteur de Surrealismo no Brasil.
4/16/2024
Maldoror en estonien

Comte de Lautréamont, « Chants de Maldoror ». Photo:Raamat
L'auteur présente ainsi son personnage : « Je vais vous dire en quelques lignes que dans les premières années heureuses de sa vie, Maldoror était bon ; maintenant c'est fait. Mais ensuite il s'est rendu compte qu'il était né maléfique : quel destin extraordinaire ! »
Tout au long de l'ouvrage, l'auteur entretient un interrompu avec le lecteur, comme pour tenter de le convaincre de la justesse de sa vision du monde. Pourtant, c'est un double coup dur, car les excès stylistiques, les hyperboles grotesques et les raisonnements extrêmes de Lautréamont se retournent souvent contre eux.
Le comte de Lautréamont, de nom civil Isidore Ducasse (1846-1870), était un poète français d'Uruguay, principalement connu comme l'auteur des « Chants de Maldoror ». On sait peu de choses sur la vie de Lautréamont, si bien qu'une aura de mystère entoure sa personne. Au début du siècle dernier, l'œuvre de Lautréamont fut reprise avec joie par les surréalistes, qui voyaient en lui un préalable important et depuis lors elle est devenue de plus en plus connue.
3/21/2024
François Sureau et Lautréamont
F. Sureau est un homme de lettres au sens le plus raffiné, comme il n'y en a pas beaucoup, pour qui la littérature est le lieu de rencontre de toutes les complexités humaines. La richesse et l'intensité de ses lectures sont en évidence dans L'Or du Temps (Gallimard, 2020) qui vient de paraître en Folio. Lautréamont y est une figure tutélaire dès les premières pages, défendue contre tous les affadissements, sous l'invocation d'une oeuvre du peintre Abram Bagramko datée de 1938, dont on comprend vite qu'il s'agit d'un double fictionnel de l'auteur. La Seine, fil conducteur de ce qui est une mosaïque d'essais composant un quasi-roman, c'est la littérature, mince fleuve de temps mais où tout trouve son origine et sa fin.
3/17/2024
La Fulgore porte-lanterne
La moindre déviation du cours normal de la langue suscite chez les lecteurs de Lautréamont, on le sait, de frénétiques interrogations. Ainsi s'est-on beaucoup étonné de lire ceci dans le Chant V, au milieu de l'histoire de Réginald et Elsseneur:
«Le vol de la fulgore porte-lanterne, le craquement des herbes sèches, les hurlements intermittents de quelque loup lointain accompagnaient l'obscurité de notre marche incertaine, à travers la campagne. Quels étaient donc tes valables motifs pour fuir les ruches humaines? Je me posais cette question avec un certain trouble; mes jambes d'ailleurs commençaient à me refuser un service trop longtemps prolongé. Nous atteignîmes enfin la lisière d'un bois épais, dont les arbres étaient entrelacés entre eux par un fouillis de hautes lianes inextricables, de plantes parasites, et de cactus à épines monstrueuses».
Le nom de cet étrange insecte, appartenant à une espèce d' hémiptères de la famille des Fulgoridae, n'est-il pas officiellement masculin? Une note sur ce sujet dans ce même blog, en janvier 2008, révélait déjà de la part d'Alain Selle-Lapierre (transparent pseudonyme de Jean-Pierre Lassalle) «une lecture probable par Ducasse d'un ouvrage de Félix-Archimède Pouchet, L'Univers, les infiniment grands et les infiniment petits (1865)». Ajoutons à ce brûlant dossier de nouvelles lumières (c'est le cas de le dire). Un article d'un certain Jules Talbert publié aux pages 186-188 du Moniteur de la Jeunesse. Journal de la famille illustré, volume 1865-1866, s'intitule sans ambiguité LA FULGORE PORTE-LANTERNE. Cet article cite lui-même longuement (sans donner sa source) un récit curieusement maldororien. Ducasse s'intéressait beaucoup à la jeunesse, on le sait également. Faut-il le supposer dès lors lecteur de ce Moniteur?
1/26/2024
Où il ne manque qu'une table de dissection
Journal des débats, 5 mai 1863 |
1/22/2024
Autour du livre de Henri Béhar: Lumières sur Maldoror
Samedi 10 février 2024, 15h, Halle Saint-Pierre
Autour de la publication du livre de Henri Béhar,
Lumières sur Maldoror,
aux Éditions Classiques Garnier, en 2023
Séance consacrée à Lautréamont.
Michel Carassou : Présentation de Lumières sur Maldoror et conférence.
Jelena Novakovic : Présence de Lautréamont dans le surréalisme de Belgrade.
Lectures par Charles Gonzales.
Jelena Novakovic |
Charles Gonzales |
Table-ronde avec Henri Béhar, Michel Carassou et Jelena Novakovic. Modératrice : Françoise Py
RENCONTRES EN SURRÉALISME
organisées par Françoise Py à la Halle Saint-Pierre (Paris) dans le cadre de l’APRES (Association pour la Recherche et l’Étude du surréalisme)
1/11/2024
Le "beau comme" de Lautréamont compris par Patrick Négrier
«Que voulait dire exactement Lautréamont lorsqu’il déclarait que la rencontre fortuite d’une machine à coudre et d’un parapluie sur une table de dissection a quelque chose de « beau » ? Une table de dissection est un lieu où l’on dissèque des cadavres. Or si une machine à coudre peut se trouver sur une table de dissection, c’est précisément pour recoudre le cadavre que l’on a auparavant disséqué. Mais qu’est-ce qui pourrait expliquer la présence d’un « parapluie » sur une table de dissection ? Sur ce lieu on ne trouve que deux types d’êtres ou d’objets : d’une part un cadavre, et d’autre part des instruments chirurgicaux de dissection comme un scalpel, des ciseaux, des pinces, des épingles, etc. Parmi ces divers objets susceptibles de se trouver sur une table de dissection, lequel d’entre eux pourrait avoir quelque rapport avec un « parapluie » ? Le cadavre bien évidemment en raison de sa raideur analogue en cela à celle d’un parapluie puisque le langage populaire emploie l’expression « raide comme un parapluie ». Il apparaît ainsi que ce que disait Lautréamont, c’est que la rencontre fortuite d’une machine à coudre avec un parapluie sur une table de dissection a quelque chose de « beau », c’est-à-dire d’agréable, au sens où l’éventualité – probablement plutôt rare - que quelqu’un recouse le cadavre disséqué d’un animal ou d’un homme mort, et livré sans pitié à l’horreur d’une dissection, a quelque chose de moralement « beau » en ce qu’il est éminemment noble de chercher à restaurer l’intégrité d’un cadavre que l’impiété envers la vie a livré sans pitié au crime barbare de la dissection».