Tout sur Isidore Ducasse et Lautréamont.
Textes, Documents, Actualités, Bibliographie
12/22/2024
12/20/2024
« First papers of Surrealism»
Sous ce titre un peu étrange, les librairies Benjamin Pitchal et Jean-Yves Lacroix se sont associées pour présenter un superbe catalogue de publications très diverses liées de près ou d'un peu plus loin au surréalisme historique sur deux décennies. Organisée chronologiquement de 1918 à 1940, la présentation de chacun des 691 articles donne lieu à une photographie et à une notice précise et complète. Le tout forme un volume de qualité exceptionnelle et un apport majeur à l'historiographie du mouvement. Son épicentre français est bien sûr dominant mais les réverbérations hors de Paris, de la province au Japon en passant par les Amériques, sont également documentées. L'attention récente apportée à la place des femmes dans le mouvement fait cependant remarquer leur absence à peu près totale dans ce catalogue. Lautréamont en revanche y est omniprésent, plus que tout autre précurseur revendiqué, depuis l'avis de publication des Chants à La Sirène en 1920 (80€) jusqu'à la première édition illustrée publiée en traduction tchèque à Prague en 1929 (notre illustration, 4000€). Les prix, sans être à la portée de toutes les bourses (et d'abord de la nôtre), ne nous ont pas paru déraisonnables malgré les effets d'opportunité à redouter en cette année du centenaire du Manifeste.
12/10/2024
Lautréamont et Leonora Carrington par Chloe Aridjis
« Surrealists Move to Mexico City.
What Leonora Carrington and her peers found in their new home »
As an adolescent who spent most school lunch breaks on my own, counting the hours until I returned home, I always felt emboldened with my copy of Comte de Lautréamont’s Les chants de Maldoror under my arm. At my high school in Mexico City in the late eighties, few recognized the name or the title, which made it even more of a shield between me and the outside world. I also kept a little blue notebook, in my old bedroom drawer to this day, with “Notes on Lautréamont” inked on the cover. In it, I’d jot down every interesting detail I came across. On the first page, I open with “Words recurring in Maldoror.” Foul, ignominious, strophe, sinews, phenomenon. The force of these words, and their savagery, meant my shield was also my sword.
As for the man himself, whose real name was Isidore Lucien Ducasse, among the few facts I knew were that he suffered from migraines, hated Latin verse, and was pale, silent, and withdrawn. Very few photographs remain. “Je ne laisserai pas de Mémoires” (I shall leave no memoirs), he wrote in Poésies, leaving it to the rest of us to create our own, however fantastical, under the muffled contours of a sewing machine roped shut. Man Ray’s sculpture L’enigme d’Isidore Ducasse (1920) embodies the fierce mystery of its author, a thing we can only divine, inciting us to imagine what we would find were we to dare untie the twine and unwrap the thick fabric that shrouds the mysterious form underneath. The artwork alludes to Lautréamont’s line about the beauty of a chance encounter between an umbrella and a sewing machine on a dissecting table, but it is also a celebration of enigma itself.
I was drawn to the puzzle of the author and to his violent poetry, which seemed to carve open the unconscious, and to the moments of tenderness that undercut the violence and audacity, one of my favorite cantos that of the solitary hermaphrodite napping in their grove. But my attraction went further. I was drawn to the hybridity of the author. My own childhood had straddled different cultures and languages. I was the daughter of a Mexican poet and diplomat and an American mother, and had spent my childhood in Holland before moving to Mexico City at age eight. I suppose I identified with Ducasse in a distant spiritual way. As the son of a French consular officer in Uruguay, he had spent his early years in Montevideo before his father sent him to school in France. He must have maintained this aura from elsewhere, since his schoolmates at the lycée called him “le Montevidéen” and “le vampire.”
Never entirely one thing or another—isn’t that something the surrealist project embraced? Lautréamont was considered a godfather to the surrealists, many of whom emigrated from Europe to foreign lands with the outbreak of World War II, harboring the language and customs of their native countries while melding or shaping to those of the new. They became composite beings, like so many of the creatures they painted and drew.
11/25/2024
No dejaré memorias. El enigma del Conde de Lautréamont
La revue argentine Pagina 12 a eu la bonne idée de rappeler, dans l'éphéméride des événements survenus un 24 novembre, que cette date fut celle de la publication de L'Origine des espèces de Darwin ou de la naissance de Ricardo Piglia, mais avant tout, pour les passionnés de Lautréamont, celle de la mort d'Isidore Ducasse.
11/21/2024
La sixième livraison des Cahiers Lautréamont va paraître
La table des matières est consultable dès maintenant sur le site des Cahiers Lautréamont en ligne.
11/09/2024
Le son des Chants
Un son si étrange”: Writing Dissonance in Les Chants de Maldoror- Madeleine Wolf
- Nineteenth-Century French Studies
- University of Nebraska Press
- Volume 53, Numbers 1-2, Fall-Winter 2024-2025
- pp. 54-69
- This article considers the role of unpleasant sound, dissonance, and noise in Lautréamont’s Les Chants de Maldoror. The author presents his writing as dissonance, allegorizing his text as a strange-sounding lyre as he recounts the nefarious adventures of the misanthropic Maldoror. Despite the sonic nature of this text, evident even in its title, few have engaged with the sounds of Lautréamont’s work. I argue that Lautréamont uses dissonance as a metaphor for writing and that unpleasant sound in the form of frightening moans and a primal scream catalyzes the protagonist’s exploration of his fraught identity and facilitates his coming to writing within the narrative. Considered alongside emerging sound technologies from the time, Les Chants de Maldoror compels us to rethink modernist aurality in nineteenth-century France.
10/25/2024
Malle-cabine vintage authentique ou mise en boîte?
Réapparu aux Puces, cet objet a-t-il vraiment contenu le manuscrit des Chants de Maldoror, la correspondance et la bibliothèque d'Isidore Ducasse partant ou revenant d'Amérique méridionale et victime de quelque naufrage obscur?
10/21/2024
Vieil Océan! - après Sempé. du Hard Rock
Après le clip de « They Have Found Their Master » – avec la chanteuse invitée Kathrine Shepard (SYLVAINE) – le groupe de post-black metal avant-gardiste SCHAMMASCH sort un deuxième titre de son prochain album « The Maldoror » avec « Image of the Infinite "Chants: Old Ocean" est sorti. Le cinquième album des Suisses de Bâle reprend le bal thématique de leur EP 2017 « The Maldoror Chants : Hermaphrodite ». Les deux œuvres sont basées sur l'œuvre « Les Chants de Maldoror » du comte de Lautréamont.
Pour « The Maldoror Chants: Old Ocean », SCHAMMASCH s’est spécifiquement inspiré de passages de texte qui servent à la fois d’hymne à la splendeur de l’océan et de comparaison provocante entre l’océan et les humains, soulignant sardoniquement l’infériorité de ces derniers.
L'album a été mixé et masterisé par Markus Stock (EMPYRIUM, THE VISION BLEAK), tandis que la pochette a été réalisée par Héctor Pineda. La date de sortie est le 25 octobre 2024 via Prosthetic Records.
10/15/2024
10/03/2024
LAUTRÉAMONT: UMA BIOGRAFIA CULTURAL
LAUTRÉAMONT: UMA BIOGRAFIA CULTURAL
Eduavison Pacheco Cardoso
3/17/2024
La Fulgore porte-lanterne
La moindre déviation du cours normal de la langue suscite chez les lecteurs de Lautréamont, on le sait, de frénétiques interrogations. Ainsi s'est-on beaucoup étonné de lire ceci dans le Chant V, au milieu de l'histoire de Réginald et Elsseneur:
«Le vol de la fulgore porte-lanterne, le craquement des herbes sèches, les hurlements intermittents de quelque loup lointain accompagnaient l'obscurité de notre marche incertaine, à travers la campagne. Quels étaient donc tes valables motifs pour fuir les ruches humaines? Je me posais cette question avec un certain trouble; mes jambes d'ailleurs commençaient à me refuser un service trop longtemps prolongé. Nous atteignîmes enfin la lisière d'un bois épais, dont les arbres étaient entrelacés entre eux par un fouillis de hautes lianes inextricables, de plantes parasites, et de cactus à épines monstrueuses».
Le nom de cet étrange insecte, appartenant à une espèce d' hémiptères de la famille des Fulgoridae, n'est-il pas officiellement masculin? Une note sur ce sujet dans ce même blog, en janvier 2008, révélait déjà de la part d'Alain Selle-Lapierre (transparent pseudonyme de Jean-Pierre Lassalle) «une lecture probable par Ducasse d'un ouvrage de Félix-Archimède Pouchet, L'Univers, les infiniment grands et les infiniment petits (1865)». Ajoutons à ce brûlant dossier de nouvelles lumières (c'est le cas de le dire). Un article d'un certain Jules Talbert publié aux pages 186-188 du Moniteur de la Jeunesse. Journal de la famille illustré, volume 1865-1866, s'intitule sans ambiguité LA FULGORE PORTE-LANTERNE. Cet article cite lui-même longuement (sans donner sa source) un récit curieusement maldororien. Ducasse s'intéressait beaucoup à la jeunesse, on le sait également. Faut-il le supposer dès lors lecteur de ce Moniteur?
8/09/2023
«Ils ont soif insatiable de l'infini...»
L'exposition Surréalisme au féminin du Musée de Montmartre présente jusqu'au 10 septembre 2023 ce tableau rarement vu de Judit Reigl (1923-2020) (comme les oeuvres de beaucoup d'autres artistes à découvrir), encensé par Breton.