Mise en scène Bernard Guérin
Lautréamont, l'aurore d'un nouveau siècle
de Bastien Telmon
de Bastien Telmon
Librement inspiré du "Tutu, Moeurs de fin de siècle" de Princesse Sapho, des "Chants de Maldoror" du Comte de Lautréamont, de documents et de correspondances sur le Siège de Paris et la Commune
« Lautréamont est mort ! Personne ne saura pourquoi. Ne priez pas pour lui ». Dans le Paris assiégé de 1870, Isidore Ducasse meurt mystérieusement. Il a 24 ans. Son manuscrit Les Chants de Maldoror plonge dans l’oubli. Nous voici entraînés par le personnage de Maldoror dans un vertige lautréamontesque. Burlesque, déjanté et inquiétant. Puis dans la réalité de la guerre. L’ennemi est aux portes de la cité. C’est le siège de Paris. Paris, le nombril du monde ! Les Parisiens mangent les animaux du Jardin des Plantes pour survivre. Lautréamont vit ses derniers instants. La dure réalité d’une ville assiégée et les songes décalés d’un feu follet.
Après avoir abordé un premier « poète maudit », Arthur Rimbaud, et nous être penchés sur sa vie fulgurante, notre chemin devait nous mener à Lautréamont. Immanquablement. Que de similitudes entre « l’homme aux semelles de vent » et l’étrange Isidore Ducasse. Que de mystères dans la vie de ces deux poètes ! Que de voyages ! L’Afrique et le soleil après une vie de poète pour Rimbaud, « Les Chants de Maldoror » et le siège de Paris après une jeunesse en Amérique du Sud pour Lautréamont.
L’auteur de Maldoror nous a donné l’idée d’un spectacle autour de son univers. Obscur, inquiétant, sombre, drolatique, burlesque, déjanté. Et le siège de Paris. En évoquant le monde imaginaire du Comte de Lautréamont et la bataille de Paris, notre propos vise à suivre la courte existence d’Isidore Ducasse et l’évolution de la vie parisienne de cette année agitée. 1870. Dans notre histoire, deux personnages logent dans un appartement parisien rue du Faubourg-Montmartre. Au-dessus habite le poète. Cela permet d’approcher le mystérieux Lautréamont. Dandy disparu à vingt-quatre ans. Les deux sujets, la défense de Paris et la mort opaque du poète interfèrent, se croisent, divergent pour ne raconter qu’une histoire