9/30/2009

Yves Bonnefoy: Transfigurations, Nerval, Lautréamont, les surréalistes


Yves Bonnefoy
Transfigurations, Nerval, Lautréamont, les surréalistes


Conférence donnée à la Bibliothèque nationale de France le 28 novembre 2001, maintenant en ligne sur le site de la BnF.

Cycle Le poète et le flot mouvant des multitudes

Au tournant du XVIIIe siècle, le divin n’apparaît plus comme un moyen d’identification des êtres. Cette transformation du regard a, comme le souligne Bonnefoy, influencé le poète, ce témoin du monde. Avec l’effondrement des signes divins, le poète cherche des signes pouvant inscrire les êtres dans la réalité. Si certains poètes voient dans les signes extérieurs des hommes un moyen de les identifier, d’autres les trouveront dans la rêverie.
C’est le cas de Gérard de Nerval qui, dans la plupart de ses recueils et notamment dans Sylvie, propose un monde empreint de mythologie. Les villes deviennent des réserves de signes.
Dans l’exemple de Nerval, Bonnefoy démontre que l’apparition du rêve est une première tentative de réponse au néant de la condition humaine relevée dans la foule moderne parisienne.
Le surréalisme reprendra cette thèse. André Breton, tête de file du mouvement surréaliste, intégrera la femme surréelle dans ses écrits aux accents nervaliens.
Toute écriture s’attachant à faire émerger la transcendance de notre réalité dans le rêve poussera le poète à fuir la ville et ses fantômes qui apparaissent même en « plein jour ».