4/01/2018

Les Chants: un Graal

C'est ce que proclame l'écrivain québécois Pierre Ouellet dans une longue interview: «L’ouvrage Les Chants de Maldoror de Lautréamont est son Graal. Il trône au-dessus des noms inscrits dans ses bibliothèques. Au sommet de la pyramide. Il y a bien sûr Valery, Bosco, Georges Bataille, Joël Bousquet et l’essayiste Roland Barthes, mais rien n’égale Lautréamont, table-t-il. Il y a découvert le mélange de la poésie et de la prose.»

3/22/2018

Les Cahiers Lautréamont: le retour!

         Les Cahiers Lautréamont renaissent!

L’Association des Amis Passés, Présents et Futurs d’Isidore Ducasse a vu le jour en 1987 sous la direction de Jean-Jacques Lefrère. Éditrice des Cahiers Lautréamont jusqu’en 2010, organisatrice de 8 colloques internationaux, l’AAPPFID a très largement contribué à la connaissance d’Isidore Ducasse et de son oeuvre.

Depuis 2012, les Cahiers Lautréamont numériques ont poursuivi la publication de diverses études et documents. Aujourd’hui, une nouvelle génération de chercheurs prend le relais, appuyée par les animateurs de l’ancienne association.

Sous le même intitulé, la nouvelle AAPPFID prépare un programme de publications imprimées et numériques ainsi que de colloques internationaux destinés à marquer le cent-cinquantenaire des Chants de Maldoror, puis celui, en 2020, de la disparition d’Isidore Ducasse.

Pour devenir membre de l’AAPPFID et recevoir le volume annuel des Cahiers Lautréamont veuillez envoyer votre cotisation par chèque à l’adresse de l’association :

France : 25€;
Étranger : 35€;
Institutions : 50€

Association des Amis Passés, Présents et Futurs d'Isidore Ducasse
Appt. 26 - Résidence Les Terrasses de Venetis 26 Square des Hautes Plaines 56000 Vannes


Ou contacter, pour toute demande de renseignements :
aappfid@isidorelautreamont.fr



Vous pouvez nous suivre sur :

Pour aider l’Association tout nouvellement recréée à se faire connaître, n’hésitez pas à transmettre et à diffuser au maximum ces informations. 

3/18/2018

Un exemplaire de 1874 en vente à Bruxelles

LE COMTE DE LAUTREAMONT (1846-1870)

Les chants de Maldoror, Chez tous les libraires, Paris et Bruxelles, 1874. In-12 demi maroquin caramel à coins, dos à cinq nerfs, les entre-nerfs à décors de caissons et fleurons or. Titre et tête or, couvertures conservées. Louis Pouillet, reliure fin dix-neuvième. Édition originale de 1869, avec la couverture et le titre à la date de 1874

Les chants de Maldoror, Chez tous les libraires, Paris et Bruxelles, 1874. In-12 halve caramelmarokijn met hoeken, rug met vijf ribben, tussen de ribben versierd met cassettes en gouden kruisbloemen. Titel en gouden kop, omslag bewaart. Louis Pouillet, eind negentiende boekbinding. Originele editie van 1869, met omslag en titel van 1874.

Photographies & Livres Surréalistes, Affiches chez Cornette de Saint Cyr Bruxelles1060 Bruxelles
le 25 Mars 2018 à 14h00 

3/12/2018

Maldoror en homme-grenouille

Isidore Ducasse, dit le comte de Lautréamont. Les Chants de Maldoror
avec cinq lettres de l’auteur et le fac-similé de l’une d’elles.
Paris, Au Sans Pareil, 1925. Reliure demi-veau vert bronze,
plats de veau naturel brun avec, incrustées, les deux parties
d’une peau de grenouille
© binoche et giquello / Pierre Bergé & associés / Drouot.
Estimation comprise entre 1 500 et 2 000 €.





«Dirigé par René Hilsum, le Sans Pareil
fut le premier éditeur des surréalistes
ui firent desChants de Maldoror leur Bible.
Cette édition renferme le texte de cinq
des sept lettres de Lautréamont
connues aujourd’hui. Cet exemplaire est
numéroté sur vélin Lafuma de Voiron.
Le plus de cet in-12 ? (...) Une remarquable reliure
de l’époque de Lucienne Thalheimer décorée d'une peau de grenouille
incrustée sur les plats. Relieur de métier, sa rencontre avec le surréalisme
fut décisive au point de l’engager à une création propre à se détourner
de la surenchère décorative. Son talent enchantait André Breton
qui lui confia notamment le manuscrit d’
Arcane 17, orné d’une
peau de morue.»

(Source: B. Combaldieu)


2/02/2018

La réception de Lautréamont de 1870 à 1917

Tel est le titre de la thèse que soutiendra Kevin Saliou le vendredi 16 mars 2018, Faculté des lettres Victor Segalen à Brest, à 14h en salle des thèses. 
Le jury: Anthony Glinoer, Véronique Léonard, Yann Mortelette, Michel Pierssens, Arnaud Sales, Jean-Luc Steinmetz. 
Thèse en cotutelle: UBO (Y. Mortelette) et Université de Montréal (M. Pierssens).

Résumé:

On attribue généralement la redécouverte de Lautréamont aux surréalistes, et notamment à André Breton, Philippe Soupault et Aragon, qui l’ont porté aux nues. Cependant, on sait depuis les travaux de Maurice Saillet que la véritable redécouverte des Chants de Maldoror s’est faite en 1885, quinze ans après la mort de l’auteur, dans les milieux symbolistes belges et plus précisément auprès des auteurs de la revue La Jeune Belgique. La première réédition a fait l’objet d’une querelle entre Léon Genonceaux et Léon Bloy, qui revendiquait Maldoror comme sa propre découverte, et dans la dernière décennie du siècle, le Mercure de France, par l’action de Remy de Gourmont, d’Alfred Jarry et de Rachilde, a relancé la vogue maldororienne. Dans les milieux fin-de-siècle, la réception de Lautréamont ne va cependant pas de soi : elle crée débat, elle suscite des réactions contrastées et des désapprobations. Si l’on constate que l’œuvre circule, qu’elle est lue et discutée, on s’est moins penché sur la question de sa réception et des problèmes qu’elle soulève. Maldoror est au cœur des préoccupations esthétiques de ceux qu’on appelle les décadents. Pendant toute la période, il est sans cesse comparé à son double, Rimbaud, qui n’a pas encore pris le pas. Au tournant du siècle, l’engouement pour Lautréamont s’estompe, mais pourtant sa présence est encore souterraine et elle accompagne les avant-gardes : l’Esprit Nouveau cher à Apollinaire, le futurisme de Marinetti ou encore le dadaïsme naissant en Allemagne et en Suisse, sont autant de mouvements qui vont forger une modernité par des moyens radicaux, en interrogeant le fondement même de la poésie et le rôle de l’Art, comme Isidore Ducasse avait pu le faire dans son œuvre. Ce n’est pas un hasard si 1913 voit la réimpression de quelques strophes des Chants, strophes qui seront célébrées par Valéry Larbaud, mais surtout lues par les jeunes gens qui formeront bientôt le surréalisme. 
L’objectif de cette thèse est de montrer qu’il existe un mythe de Maldoror avant 1917, date présumée de la rencontre du livre avec André Breton. On interrogera les différentes lectures qui ont été faites tout au long de ces quarante-cinq années où Lautréamont n’a pas été relégué dans l’oubli, mais au contraire lu abondamment et méthodiquement au point de marquer fermement la réflexion des écrivains qui ont cherché à sortir d’un siècle de romantisme finissant. Comme il y a un Maldoror surréaliste, comme il y en a un structuraliste, il se dessine la figure d’un Maldoror décadent et moderniste dont les caractéristiques répondent aux questionnements d’une époque. Il s’agit de se demander quelle vision de l’auteur domine, notamment à travers la thèse de la folie du poète, véhiculée avec force par ses premiers lecteurs, mais aussi ce que l’on retient de l’œuvre et ce que l’on en fait. Cette image s’élabore en Belgique et en France, avant de s’exporter dans les autres pays d’Europe, notamment en Hollande et en Italie. Enfin, le livre est rapporté Amérique latine par le poète Ruben Dario, où il trouve un public particulière attentif qui accueille l’œuvre d’Isidore Ducasse, né en Uruguay, comme celle d’un enfant du pays. L’étude du mythe, au sens d’élaboration commune d’une image fantasmée du poète, se double donc d’une dimension sociologique : pour comprendre comment se construit le Lautréamont des décadents et des symbolistes, il importe de retracer d’abord sa diffusion dans les milieux littéraires de l’époque. On met ainsi en évidence un réseau de lecteurs qui confirme qu’en cinquante années de diffusion souterraine, Les Chants de Maldoror n’ont jamais cessé d’être lus. 

12/22/2017

Gérard Touzeau avait déjà résolu l’une des énigmes les plus impénétrables de la recherche ducassienne en nous révélant l’identité véritable de Louis Durcour, dont nous savons désormais grâce à lui qu’il s’appelait en fait Louis D’Hurcourt. C’est maintenant au tour d’Antoine Milleret, ce garçon d’hôtel qui fut peut-être celui qui découvrit le cadavre d’Isidore le 24 novembre 1870. Philippe Soupault était probablement l’initiateur de l’appel lancé par voie de presse en 1927 par les Éditions du Sans-Pareil pour rechercher les inconnus dont les noms apparaissaient dans le sillage de celui de Ducasse. Dans le cas de Milleret, il aura donc fallu 90 ans pour obtenir la réponse. On mesure tout de ce que l’exploit a de remarquable. On n’attend donc plus de Gérard Touzeau qu’une enquête complète sur Jules François Dupuis, le patron de Milleret, présent sur place lui aussi.