1/22/2023

Le Bar Maldoror perd son âme


Joël, l’hôte formidablement sympathique du bar de la  rue St Ambroise avec sa compagne Françoise , a quitté ce monde pour rejoindre peut-être celui d’Isidore Ducasse, en passant par le Père Lachaise. Ce passionné de Lautréamont, grand collectionneur et connaisseur de tout ce qui s’y rapporte, aura écrit l’une des pages les plus originales dans la grande et tortueuse histoire de la réception des Chants de Maldoror.

1/17/2023

«Beau comme Les Chants de Maldoror»

Pascal Durand, l'un des meilleurs connaisseurs et commentateurs des poètes et des poétiques du XIXe s., reprend dans son nouveau livre la contribution qu'il avait apportée au sixième Colloque international Lautréamont (Éditions du Lérot, 2003). Ducasse n'est pas, dans cette traversée du siècle, qu'un chapitre de plus: il y est de fait omniprésent (c'est aussi un effet de ses diverses façons d'être absent de son temps et présent dans le nôtre), au même titre que Hugo, Leconte de Lisle ou Mallarmé. Plus central au fond dans sa façon d'être énigmatiquement à côté, et contre, tout contre. Le parcours érudit que propose Pascal Durand, émaillé de close readings, tissé de références savantes mais toujours personnel, est en lui-même bien plus qu'un essai d'histoire littéraire qui raconterait une fois de plus les étapes de la modernité en poésie. Il s'agit aussi d'un mélange de déploration et d'espérance désabusée, cherchant à comprendre les impasses comme les complicités aléatoires entre des poètes, tantôt seuls et tantôt groupés, et une société égarée entre des croyances et des pratiques contradictoires. Un siècle en perpétuelle auto-déconstruction: c'est en cela, parce qu'elle l'exhibe avec une acuité sans égale, que l'oeuvre impossible de Ducasse touche au coeur douloureux d'une littérature éclatée, aujourd'hui vaste nécropole scolaire où ne survivraient paradoxalement, avec une énergie intacte, que Maldoror et Poésies.

1/16/2023

«Ducasse prend le train»


Sous ce titre intrigant, S.-C. David livre dans le dernier numéro d'Histoires Littéraires un superbe travail d'érudition ducassologique puisqu'il y révèle, avec des documents jusqu'ici inaccessibles ou inconnus, ce qu'il est réellement advenu des restes d'Isidore entre son décès le 24 novembre 1870 et 1885. 
L'exploit est remarquable et même l'imbattable François Caradec est ici dépassé, lui qui n'avait pu trouver le moyen de franchir le tunnel du Cimetière Montmartre (on comprendra toute l'importance de ce mot à la lecture de l'article).

En vente dans les bonnes librairies et auprès des Éditions du Lérot: 
https://histoires-litteraires.fr/au-sommaire/n91/
et par mail:
du.lerot@wanadoo.fr