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12/20/2024

« First papers of Surrealism»


Sous ce titre un peu étrange, les librairies Benjamin Pitchal et Jean-Yves Lacroix se sont associées pour présenter un superbe catalogue de publications très diverses liées de près ou d'un peu plus loin au surréalisme historique sur deux décennies. Organisée chronologiquement de 1918 à 1940, la présentation de chacun des 691 articles donne lieu à une photographie et à une notice précise et complète. Le tout forme un volume de qualité exceptionnelle et un apport majeur à l'historiographie du mouvement. Son épicentre français est bien sûr dominant mais les réverbérations hors de Paris, de la province au Japon en passant par les Amériques, sont également documentées. L'attention récente apportée à la place des femmes dans le mouvement fait cependant remarquer leur absence à peu près totale dans ce catalogue. Lautréamont en revanche y est omniprésent, plus que tout autre précurseur revendiqué, depuis l'avis de publication des Chants à La Sirène en 1920 (80€) jusqu'à la première édition illustrée publiée en traduction tchèque à Prague en 1929 (notre illustration, 4000€). Les prix, sans être à la portée de toutes les bourses (et d'abord de la nôtre), ne nous ont pas paru déraisonnables malgré les effets d'opportunité à redouter en cette année du centenaire du Manifeste.

9/26/2024

Surréaliste! Isidore meurt de plus en plus jeune


La vie d'Isidore Ducasse est le terreau de choix des biografictions les plus fantaisistes, c'est connu. Le chapitre «Parapluies et machine à coudre» de l'actuelle «exposition du centenaire» (rien que ça), vise un record olympique. Le podcast (citation ci-dessous) illustrant ce chapitre laisse généreusement à Isidore jusqu'à 23 ans pour disparaître. Mais le document projeté sur les cimaises ne va, lui, chichement, que jusqu'à 21 ans! Qu'est-ce que Maldoror peut bien avoir fait aux commissaires (c'est bien de lui, notons-le) pour les troubler à ce point? On ne l'a pas vérifié mais on peut s'interroger sur le reste des textes offerts aux badauds qui défilent devant quelques chefs-d'oeuvre perdus dans une nuée de productions maniéristes répétant ad nauseam pendant plusieurs décennies la rhétorique visuelle inventée dans les années 20.



[Podcast] «3. Parapluie et machine à coudre [mélodie mystérieuse au piano] L’écrivain Isidore Ducasse, Comte de Lautréamont, mort en 1870 à l’âge de vingt-trois ans, est redécouvert par Philippe Soupault et rapidement célébré par les surréalistes. Leur fascination tient, entre autres, à un vers des Chants de Maldoror : « beau […] comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d'une machine à coudre et d'un parapluie ! » Cette rencontre arbitraire s’imposera comme la définition de la beauté pour les surréalistes.»


Man Ray, Beau comme (...), 1932-1933


Man Ray,  Hommage à Lautréamont, 1931-1932