4/03/2014

Histoires de poulpe


 Jules Verne avait pu s'ébahir comme Ducasse (?) et tout le public devant l'aquarium -- et le poulpe -- présentés à l'Exposition universelle de 1867. Il s'agissait depuis les années 1850 d'une très grande nouveauté scientifique (importée d'Angleterre)  rapidement transformée en élément de décor chic. On en trouve une intéressante étude dans un article de Camille Lorenzi, «L'engouement pour l'aquarium en France (1855-1870)».
Sur les implications philosophiques modernes qu'on peut en tirer, cf. Charles Gerbet, «Le Poulpe et le cachalot - autour d'Isabelle Stengers».



Illustrations:
Aquarium de l'Exposition universelle de Paris, 1867, L'Illustration, XXV, n° 1286, 1867, p. 245.
Jules Verne,Vingt mille lieues sous les mers (Alphonse de Neuville, gravé par Hildibrand), Magasin d'éducation et de récréation, 1869-70



3/27/2014

Man Ray: «Lautréamont» (1950)


MAN RAY (Emmanuel Radnitsky, dit).
"Lautréamont" (1950). Eau-forte originale en noir tirée sur vélin de Rives, just. 52/100 et signée au crayon. Milan, A. Schwarz, 1960, dim. support : 25 x 19,5 cm ; sujet : 14,5 x 10,5 cm.

Vente Alain Ferraton, Bruxelles, 24 mars 2014

3/25/2014

Maldoror 1874 aux enchères. Artcurial 16 avril 2014

Les Chants de Maldoror
Paris et Bruxelles, en vente chez tous les libraires, 1874.
In-8. Reliure de Louis Christy sur une maquette de Georges Hugnet. Maroquin brun illustré sur le premier plat d'un décor géométrique de filets rouge représentant, en signes cabalistiques, le thème astral de l'auteur avec au centre cette inscription en lettres dorées : Isidore Ducasse / Montevideo/ 4 avril 1846 / 9h AM . Dos lisse, titre doré, large encadrement intérieur de maroquin orné de 4 filets dorés, doublures et gardes de moire rose framboise, tête dorée. Couvertures beiges imprimées en noir et dos conservés.

Edition originale de 1869 avec couverture, faux-titre et titre réimprimés à la date de 1874.

Un Maldoror surréaliste.

On ne connaît qu'à peine une dizaine d'exemplaire à la date de 1869, avec le nom des éditeurs Lacroix et Verbœckoven. Lacroix céda le stock de l'édition à un libraire de Bruxelles, Rosez, qui fit imprimer une autre couverture et un autre titre à la date de 1874.

Le poète surréaliste Georges Hugnet fut également relieur, mais confiait souvent l'exécution de ses conceptions à des artisans plus expérimentés. Louis Christy, qui exerçait au début du XXe siècle, fut l'un des relieurs attitrés des surréalistes.

Le choix du thème astral de l'auteur frappé sur le premier plat (un exercice auquel s'adonnait en particulier André Breton) contribue à ajouter une dimension surréaliste à ce très intéressant exemplaire.



2/02/2014

Dissection, parapluie, machine à coudre


L'article novateur de Francisco Gonzalez Fernandez paru dans la revue espagnole Signa est maintenant en ligne sur le site des Cahiers Lautréamont. Sous le titre «COSER Y CANTAR: LA MESA DE DISECCIÓN GEOMÉTRICA DE LAUTRÉAMONT», il livre une étude originale et approfondie du projet de Ducasse dans ses relations aux sciences, en particulier aux théories de la dissection, elles-mêmes appuyées sur les mathématiques.

1/26/2014

Poesias




Jorge Segovia, l'éditeur espagnol placé sous le signe de MALDOROR poursuit son travail de publication des oeuvres d'Isidore.
MALDOROR ediciones
www.maldororediciones.eu


1/25/2014

La face cachée d'Isidore

On ne connaît de Ducasse (si c'est bien lui) que le visage peu souriant offert par une photographie. Et si cet aspect était trompeur? C'est l'hypothèse stimulante que proposait François Caradec dans une lettre à Pascal Pia dont un extrait paraîtra dans le No 57 de la revue Histoires Littéraires :

Je vois Isidore Ducasse comme un garçon fort sain, très gai, très réaliste (bien qu’il ait bouffé inutilement beaucoup d’argent de son papa — un papa qui voulait peut-être se faire pardonner son attitude envers la mère de son fils), qui écoutait ses amis, très homme de lettres, mais finalement sans vanité, puisqu’il ne mettait même pas ses œuvres en vente...


1/14/2014

Évariste Carrance en 1878

Évariste Carrance, malgré les dizaines de publications qui portent son nom, serait aujourd’hui parfaitement oublié s’il n’avait pas eu le flair de recruter, parmi ses clients désireux de se faire imprimer à compte d’auteur, un certain Isidore Ducasse. L’auteur de Maldoror avait en effet payé fort cher la gloire douteuse de faire paraître en 1869 un extrait du Chant Premier dans Parfums de l’âme, le deuxième volume de la série «Littérature contemporaine», issue des «concours poétiques» gérés depuis sa ville d’Agen par cet entrepreneur en Lettres. Entre 1868 et 1891 Carrance aura ainsi publié 45 volumes, tous oubliables, sauf le second. Sa correspondance avec Ducasse n’a pas survécu mais la lettre que nous reproduisons, bien que datant de dix années plus tard, peut donner une idée de ces échanges disparus. Le volume intitulé Le Progrès, dont il est question dans cette lettre, peut être feuilleté sur le site Gallica de la BnF. Le Travail allait suivre.

12/11/2013

Louis Durcour retrouvé?

«Louis Durcour est, avec Joseph Bleumstein et Joseph Durand, un des trois grands inconnus de la dédicace de Poésies I. Quelques générations de chercheurs se sont ducassé les dents pour identifier ce personnage obscur, mais nul Louis Durcour, et même nul Durcour tout court, ne se présentait, comme si ce patronyme n’avait jamais existé. De là à supposer qu’une coquille entachait son nom dans la fameuse dédicace, il n’y avait pas loin.
Or Louis Durcour existe, nous le rencontrons par deux fois avec le moteur de recherche du site Gallica de la BnF, qui donne désormais à tout internaute l’impression très agréable qu’il est un découvreur de premier plan.»
La suite de l'article de Jean-Jacques Lefrère sur le site des nouveaux Cahiers Lautréamont.