4/16/2024

Maldoror en estonien


Hieronymuse sarjas ilmus sürrealistide eelkäija üks olulisemaid teoseid




(Traduction Google)
Les « Chants de Maldoror » du comte de Lautréamont, traduits en estonien par Kristjan Haljak et publiés par Kaksikhammas, ont été publiés dans la série Hieronymus du fonds culturel. Il s'agit d'une œuvre de soixante poèmes en prose dont les parties sont liées entre elles par le personnage fictif de Maldoror.Maldoror est un personnage cruel, insidieux et malveillant, pourtant très versé dans la littérature moraliste française et maîtrisant également le pathétique romantique creux, le parodiant avec beaucoup de délectation.

Comte de Lautréamont, « Chants de Maldoror ». Photo:Raamat
L'auteur présente ainsi son personnage : « Je vais vous dire en quelques lignes que dans les premières années heureuses de sa vie, Maldoror était bon ; maintenant c'est fait. Mais ensuite il s'est rendu compte qu'il était né maléfique : quel destin extraordinaire ! »
Tout au long de l'ouvrage, l'auteur entretient un interrompu avec le lecteur, comme pour tenter de le convaincre de la justesse de sa vision du monde. Pourtant, c'est un double coup dur, car les excès stylistiques, les hyperboles grotesques et les raisonnements extrêmes de Lautréamont se retournent souvent contre eux.
Le comte de Lautréamont, de nom civil Isidore Ducasse (1846-1870), était un poète français d'Uruguay, principalement connu comme l'auteur des « Chants de Maldoror ». On sait peu de choses sur la vie de Lautréamont, si bien qu'une aura de mystère entoure sa personne. Au début du siècle dernier, l'œuvre de Lautréamont fut reprise avec joie par les surréalistes, qui voyaient en lui un préalable important et depuis lors elle est devenue de plus en plus connue.






3/21/2024

François Sureau et Lautréamont


F. Sureau est un homme de lettres au sens le plus raffiné, comme il n'y en a pas beaucoup, pour qui la littérature est le lieu de rencontre de toutes les complexités humaines. La richesse et l'intensité de ses lectures sont en évidence dans L'Or du Temps (Gallimard, 2020) qui vient de paraître en Folio. Lautréamont y est une figure tutélaire dès les premières pages, défendue contre tous les affadissements, sous l'invocation d'une oeuvre du peintre Abram Bagramko datée de 1938, dont on comprend vite qu'il s'agit d'un double fictionnel de l'auteur. La Seine, fil conducteur de ce qui est une mosaïque d'essais composant un quasi-roman, c'est la littérature, mince fleuve de temps mais où tout trouve son origine et sa fin.


3/17/2024

La Fulgore porte-lanterne


La moindre déviation du cours normal de la langue suscite chez les lecteurs de Lautréamont, on le sait, de frénétiques interrogations. 
Ainsi s'est-on beaucoup étonné de lire ceci dans le Chant V, au milieu de l'histoire de Réginald et Elsseneur:

 «Le vol de la fulgore porte-lanterne, le craquement des herbes sèches, les hurlements intermittents de quelque loup lointain accompagnaient l'obscurité de notre marche incertaine, à travers la campagne. Quels étaient donc tes valables motifs pour fuir les ruches humaines? Je me posais cette question avec un certain trouble; mes jambes d'ailleurs commençaient à me refuser un service trop longtemps prolongé. Nous atteignîmes enfin la lisière d'un bois épais, dont les arbres étaient entrelacés entre eux par un fouillis de hautes lianes inextricables, de plantes parasites, et de cactus à épines monstrueuses».  

Le nom de cet étrange insecte, appartenant à une espèce d' hémiptères de la famille des Fulgoridae, n'est-il pas officiellement masculin? 
Une note sur ce sujet dans ce même blog, en janvier 2008, révélait déjà de la part d'Alain Selle-Lapierre (transparent pseudonyme de Jean-Pierre Lassalle) «une lecture probable par Ducasse d'un ouvrage de Félix-Archimède Pouchet, L'Univers, les infiniment grands et les infiniment petits (1865)». 
Ajoutons à ce brûlant dossier de nouvelles lumières (c'est le cas de le dire). 
Un article d'un certain Jules Talbert publié aux pages 186-188 du Moniteur de la Jeunesse. Journal de la famille illustré, volume 1865-1866, s'intitule sans ambiguité LA FULGORE PORTE-LANTERNE. Cet article cite lui-même longuement (sans donner sa source) un récit curieusement maldororien. 
Ducasse s'intéressait beaucoup à la jeunesse, on le sait également. Faut-il le supposer dès lors lecteur de ce Moniteur?








1/22/2024

Autour du livre de Henri Béhar: Lumières sur Maldoror

Samedi 10 février 2024, 15h, Halle Saint-Pierre

 

Autour de la publication du livre de Henri Béhar, 

Lumières sur Maldoror

aux Éditions Classiques Garnier, en 2023

 

Séance consacrée à Lautréamont.

 

Michel Carassou : Présentation de Lumières sur Maldoror et conférence.

 Jelena Novakovic : Présence de Lautréamont dans le surréalisme de Belgrade.

 Lectures par Charles Gonzales.


Michel Carassou

Jelena Novakovic


Charles Gonzales


Table-ronde avec Henri Béhar, Michel Carassou et Jelena Novakovic. Modératrice : Françoise Py

RENCONTRES EN SURRÉALISME 

organisées par Françoise Py à la Halle Saint-Pierre (Paris) dans le cadre de l’APRES (Association pour la Recherche et l’Étude du surréalisme) 



















1/11/2024

Le "beau comme" de Lautréamont compris par Patrick Négrier et par Marianne van Hirtum

Patrick Négrier évoque Lautréamont dans l'essai qu'il vient de consacrer à Marianne van Hirtum (1925-88) poète et peintre surréaliste. 


Que voulait dire exactement Lautréamont lorsqu’il déclarait que la rencontre fortuite d’une machine à coudre et d’un parapluie sur une table de dissection a quelque chose de « beau » ? Une table de dissection est un lieu où l’on dissèque des cadavres. Or si une machine à coudre peut se trouver sur une table de dissection, c’est précisément pour recoudre le cadavre que l’on a auparavant disséqué. Mais qu’est-ce qui pourrait expliquer la présence d’un « parapluie » sur une table de dissection ? Sur ce lieu on ne trouve que deux types d’êtres ou d’objets : d’une part un cadavre, et d’autre part des instruments chirurgicaux de dissection comme un scalpel, des ciseaux, des pinces, des épingles, etc. Parmi ces divers objets susceptibles de se trouver sur une table de dissection, lequel d’entre eux pourrait avoir quelque rapport avec un « parapluie » ? Le cadavre bien évidemment en raison de sa raideur analogue en cela à celle d’un parapluie puisque le langage populaire emploie l’expression « raide comme un parapluie ». Il apparaît ainsi que ce que disait Lautréamont, c’est que la rencontre fortuite d’une machine à coudre avec un parapluie sur une table de dissection a quelque chose de « beau », c’est-à-dire d’agréable, au sens où l’éventualité – probablement plutôt rare - que quelqu’un recouse le cadavre disséqué d’un animal ou d’un homme mort, et livré sans pitié à l’horreur d’une dissection, a quelque chose de moralement « beau » en ce qu’il est éminemment noble de chercher à restaurer l’intégrité d’un cadavre que l’impiété envers la vie a livré sans pitié au crime barbare de la dissection».

Patrick NEGRIER, Hirtum, poète surréaliste, Eragny-sur-Oise (France), Myosotis 2023, 216 pages + 7 illustrations, 21,50 euros.

12/16/2023

1874. Recensement

Les Chants De Maldoror Edition Originale 1874   de Lautréamont Isidore Ducasse  Format Relié
Avec une détermination sans faille, Bertrand Combaldieu poursuit son oeuvre de recensement des exemplaires identifiés du Maldoror de 1874. Il annonce en être aujourd'hui à 156, dont un exemplaire ayant probablement appartenu à un traducteur américain de Cendrars et un autre «au facétieux numismate belge Renier Chalon (alias Comte de Fortsas)». La recherche continue. Parviendra-t-elle jusqu'à 1874 exemplaires, après quoi B. Combaldieu pourrait envisager de se reposer?

12/10/2023

Genonceaux annonce son Maldoror


Éric Walbecq, grand dénicheur de raretés, a découvert cette étonnante 4ème de couverture ornant le dos du Marat inconnu; l'homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits publié chez Genonceaux en 1891 par l'omniprésent Augustin Cabanès (1862-1928).















Et pour ne pas en rester à cette jolie trouvaille voici une autre découverte du même É. Walbecq: une annonce du célébrissime (chez les ducassiens) et toujours énigmatique Tutu, dans le catalogue d'ouvrages plus ou moins sulfureux publiés ou distribués par Louis Peyronnet, un «ancien professeur» qui ne devait pas se contenter des pensums assénés par les pions, ces rebuts de l'humanité que fustigeait Ducasse. Il était aussi l'auteur d'un Médecin des pauvres. Les maladies de l'estomac et la constipation traitées et guéries par les plantes, suivies d'un dictionnaire complet de l'alimentation à l'usage des gastralgiques et des constipés, souvent réédité.
Comment le Tutu de 1891 se retrouvait-il ainsi dans un fonds d'éditeur des années 1900, en vente au même prix que le Willy (une pièce où figura Polaire) et le Rebell de ce catalogue de 1907? Sa présence prouve en tout cas que ce rara avis n'est probablement pas aussi rare qu'il semblait depuis sa révélation par Pascal Pia en 1966 (mais comptez quand même 4000€ pour un exemplaire de la Librairie Faustroll). 
Peyronnet avait-il racheté le stock de Genonceaux après les ennuis et la fuite de ce dernier? Ne lui aurait-il pas alors racheté des vieilleries comme le dossier de l'enquête sur Ducasse pour sa réédition, avec le manuscrit des Chants?