9/21/2015

Éloge d'Isidore Ducasse, comte de Lautréamont

Un site consacré au culte assez fanatique de Philippe Sollers a eu  l'excellente idée d'offrir l'accès à un mémorable ensemble de documents: «Le 31 mai 1986, à l’invitation de France Culture, soixante personnes, pour la plupart des écrivains et poètes, se relaient pour lire dans sa continuité l’intégralité des Chants de Maldoror de Lautréamont au Paris Art Center, 36 rue Falguière dans le 15ème arrondissement de Paris. L’enregistrement est diffusé les 1er et 2 août 1987, accompagné et scandé par les interventions d’un certain nombre d’écrivains dont Alain Jouffroy, André Velter etMarcelin Pleynet. France Culture vient de le rediffuser dans la nuit du dimanche 13 septembre au lundi 14 septembre 2015. Une occasion assez rare d’écouter cette « parole vive » que sont les Chants, oeuvre radicale qui, avec les Poésies, signées cette fois Isidore Ducasse, ouvre, de manière incontournable, logique et rigoureuse, notre modernité. 
Des poètes lisent et commentent Lautréamont ? 
Il fallait aussi faire entendre la voix du plus grand poète de la première moitié du XXe siècle. C’est fait avec la Lettre sur Lautréamont qu’Antonin Artaud écrivit en février-mars 1946.»
(Signalé par Kevin Saliou)
Malgré sa consternante médiocrité ce dessin de Bernard Buffet est proposé pour pas moins de 5500 par Autographes des Siècles
On peut s'interroger sur le rapport avec le 5e Chant.



BUFFET Bernard – Dessin original – Chants de Maldoror.

5 500€
Dessin original – « Les Chants de Maldoror »
Crayon gras sur papier, avec annotation autographe.
Une page in-folio (22 x 29cm). 1951/52.
Etude préparatoire à l’ouvrage du Comte de Lautréamont 
« Les Chants de Maldoror », publié en 1952

 (signalé par Éric Walbecq)

9/13/2015

32 thèses pour Lautréamont

Le site www.theses.fr permet de faire l'inventaire de toutes les thèses en cours ou soutenues dans les universités françaises. Les professeurs de billard pourront en extraire d'intéressantes statistiques concernant Lautréamont et les aléas de l'intérêt universitaire pour Isidore Ducasse et son oeuvre - un intérêt fluctuant et portant sur des thèmes pas toujours d'une grande nouveauté. Il faudrait pouvoir comparer avec des répertoires du même genre dans d'autres pays et d'autres langues.

8/28/2015

«Le gypaète barbu plane de nouveau sur les montagnes françaises»

Le vautour des agneaux, cher à Maldoror, peut à nouveau être célébré. Dans un style digne des meilleurs plagiats de Lautréamont, Le Monde nous l'apprend:

«Ce vautour et plus grand rapace d’Europe, avec son mètre de long, son poitrail orangé, son plumage cendré et son œil jaune cerclé de rouge, se refait une santé après avoir failli disparaître.» 
Autrefois répandu dans les Pyrénées, peut-être Ducasse avait-il eu l'occasion d'observer ce rapace en direct plutôt que, pour une fois, dans un livre?

Maldoror 1874



Où s'arrêtera l'envol de la cote pour Maldoror?
La Librairie Amélie Sourget propose cet exemplaire de l'originale au prix modeste de 19000€


LAUTREAMONTbDefLautréamont,  comte de (Isidore Ducasse). Les chants de Maldoror.

Paris et Bruxelles, 1874.
In-12 de (3) ff., 332 pp.(1) p., (1) f. bl., (1) f.Demi-toile verte, exemplaire non rogné. Reliure de l’époque.190 x 120 mm. originale, de second état, des Chants de Maldoror de Lautréamont.
L’un des rarissimes exemplaires connus en reliure strictement de l’époque.


(Information communiquée par B. Contzen)

6/28/2015

Andrea S. Thomas, Lautréamont, subject to Interpretation, Amsterdam-New-York, Rodopi, 2015,  55€; ISBN:  9789042039254,  E-ISBN:  9789401212076
 75€ via Amazon;  ou en version électronique (mais à 50€) chez Brill

L'essai le plus original paru sur Lautréamont depuis longtemps. 
Since the 1874 publication in Belgium of the first posthumous edition of Les Chants de Maldoror, the enigmatic work has served as an inspiration for the poetic and creative liberation of countless twentieth-century writers and artists. Little is known, however, about the book’s elusive French author Isidore Ducasse, known as le comte de Lautréamont, and his abbreviated life (1846-1870). In the absence of an original manuscript, Lautréamont’s readers have over time altered his poetry for personal, political, and aesthetic reasons. Symbolist literary journals, first editions of his work, surrealist illustrated editions, and the prestigious Pléiade edition (1970 and 2009), reveal how varying editions of Lautréamont’s work have in turn contributed to his legend. In Lautréamont, Subject to Interpretation, Andrea S. Thomas carefully explores these editions of this so-called poète maudit to show how impassioned readers can shape not only the reception of works, but the works themselves.

5/26/2015

Lautréamont en clef de Tango / en clave de Tango

Ruperto Long, l'auteur de No dejaré memorias, s'est associé au musicien Alberto Magnone, deux chanteurs et une actrice (sa propre fille), pour produire ce spectacle placé sous l'inspiration d'Horacio Ferrer, un des plus grands poètes du tango, à qui R. Long a également consacré un livre. Le spectacle vient d'être présenté en France avec succès.
«Le spectacle Lautréamont en clef de tango est inspiré par l'idée selon laquelle la poésie française de la seconde moitié du XIXe siècle a fortement influencé les poètes du tango (...). Baudelaire, Verlaine, Rimbaud et le franco-uruguayen Lautréamont ont influencé Gardel, Le Pera, Discépolo, Manzi et Càtulo, parmi d'autres».

5/17/2015

Gérard Brach: de Maldoror à Polanski

Avec un peu de retard, un rappel (article de Jean-Luc Douin, Le Monde, 13 septembre 2006) :

Féru de surréalisme, Brach réalise une série de dessins inspirés des 
Chants de Maldoror de Lautréamont, les porte à une galerie de la rive gauche qui les égare. Ses rêves artistiques s’effondrent, il devient assistant de production dans les années 1950, puis attaché de presse pour la Twentieth Century Fox.
Séduit par son imagination et par son goût du fantastique, Roman Polanski lui demande d’écrire le scénario de son court métrage La Rivière de diamants (1963). Amis et complices, les deux hommes collaboreront ensemble pour Répulsion (1964), Cul de sac(1965), Le Bal des vampires (1967), Quoi ? (1973), Le Locataire (1975), Tess (1978),Pirates (1986), Frantic (1988), Lunes de fiel (1992).
On a fait des univers clos la marque de fabrique de Roman Polanski, mais c’était d’abord celle de Gérard Brach, agoraphobe, qui vécut plusieurs années enfermé dans son appartement.
Il a aussi travaillé pour Claude Berri (Le Vieil homme et l’enfant, 1967, et Jean de Florette et Manon des sources d’après Marcel Pagnol, César du meilleur scénario 1987), pour Bertrand Blier (La Femme de mon pote, 1983), Pierre-William Glenn (Les Enragés, 1985), Eric Rochant (Anna Oz, 1995). Ainsi que pour Marco Ferreri (Rêve de singe, 1977,Pipicacadodo, 1980), Jean-Jacques Annaud (La Guerre du feu, César du meilleur scénario 1982, Le Nom de la rose d’après Umberto Eco, 1986, L’Ours, 1988, et L’Amantd’après Marguerite Duras, 1992), Michelangelo Antonioni (Identification d’une femme, 1982), Andréï Konchalovsky (Maria’s Lovers, 1984), Otar Iosseliani (Les Favoris de la lune, 1985), Roland Joffé (La Cité de la joie, 1992).
Gérard Brach avait lui-même réalisé deux films, La Maison (1970) et Le Bateau sur l’herbe (1971), tous deux marqués par son goût des personnages cocasses et des situations saugrenues.