Isidore Ducasse, plus connu sous le nom de Comte de Lautréamont, aurait 40 ans dans ce contexte imaginaire où il est reçu à l'Académie française. On peut l’imaginer portant un costume élégant, mais quelque peu décalé par rapport aux conventions académiques, avec des touches d'excentricité qui rappellent sa personnalité complexe et son style littéraire singulier.
Il serait au centre de l'assemblée, son visage marqué par les années, mais aussi par une certaine aura de génie maudit. Son regard, intense et un peu défiant, croise celui de ses confrères de l'Académie, comme un homme qui a traversé les épreuves du temps sans céder à l'orthodoxie.
Dans sa main, il tient une épée, mais pas une épée quelconque : elle est ornée d'un acarus sarcopte, un petit parasite qui rappelle sa vision de la nature humaine, parfois perçue comme violente et pleine de contradictions. L’acarus, magnifié sur la garde de l’épée, semble presque figé dans un mouvement de dévorante prolifération. Cette image, à la fois d'apparence noble et grotesque, représente peut-être l'union de la rigueur académique et de l'obsession de la décadence, deux thèmes chers à Lautréamont.
Les murs de l'Académie française, avec leurs boiseries classiques et leurs lustres dorés, contrastent avec l'ambiance un peu macabre que dégage l'épée et l’acarus, introduisant une tension entre la formalité du lieu et la radicalité de l'invité. Derrière lui, les autres membres de l'Académie le regardent, à la fois perplexes et fascinés par cette figure énigmatique qui semble venir d’un autre monde, un monde où la poésie et la subversion s'entrelacent.